En tant que société d’époque antique, l’Empire byzantin avait son propre système monétaire. Ce dernier est basé sur le solidus d’or, et d’autres unités monétaires en cuivre et en argent. Ces monnaies ont été frappées pendant plus de dix siècles sous le règne d’une centaine d’empereurs. Ce sont de véritables œuvres d’art, avec des personnages hiératiques, qui forcent encore l’admiration. À l’époque de l’Empire byzantin, voici comment le système monétaire fonctionnait.
Les pièces de monnaies en or
Dans l’Empire byzantin, les pièces en or occupaient une place de choix. L’une d’entre elles est le solidus, une monnaie avec une valeur de 1/72e livre, créée par Constantin 1er pour financer son armée. Il est ensuite déployé pour remplacer l’aureus ou dernier or et possède une pureté de 24 carats. Considéré pendant de nombreux siècles comme le pivot du système monétaire byzantin, le solidus pèse environ 4,5 g. Par la suite, il sera concurrencé par le dirham d’argent arabe, le sequin et le genovino.
Sous le règne de Théodose, on note aussi la création du demi-solidus (semissis) et du tiers de solidus (trémissis). Ces monnaies se sont rapidement démocratisées, rendant l’or plus accessible aux particuliers et augmentant sa diffusion dans les circuits économiques. Constituant un véritable Trésor du Patrimoine romain, les deux pièces sont frappées à Syracuse sous Basile 1er et à Constantinople sous Michel 1er.
Les pièces de monnaie en argent
Dans le système byzantin, l’argent a joué un rôle de soutien pendant de nombreuses années. Pour cause, sa valeur fluctuait plus souvent comparativement à l’or. L’une des pièces d’argent utilisées à cette époque est la silique, qui pèse 2,24 g et dont la frappe débuta au IVe siècle. Pour rétablir un système monétaire de l’époque d’Auguste, Constantin le créa. Dans une tentative de financer la guerre avec l’empire sassanide, l’empereur Héraclius fit frapper une pièce connue sous le nom d’hexagramme en 615.
Il valait 1/12 de solidus, soit environ 6,84 g. Il fut finalement utilisé par Constant II puis disparut peu à peu sous Constantin IV. Sous Léon III, l’empire lança aussi le miliaresion, pour célébrer le couronnement de son fils Constantin comme Co-empereur en 720. Elle fut modelée sur le dirham arabe et valait 1/12e nomisma. Elle servait donc à combler le vide entre le nomisma d’or et le follis de cuivre. À noter que ce dernier s’échangeait à l’époque à 288 pour un nomisma.
Les pièces de monnaie en cuivre
Pendant la tétrarchie (vers 294), l’empire lance une pièce en bronze : le nummus. Celle-ci a alors un diamètre de 3 cm et sa valeur officielle est de 1/7200 solidus d’or, mais fluctue entre 1/6000 et 1/12000. Elle est nécessaire pour les petites transactions, mais peu utile. Sa circulation est interrompue par Anastase, lors de sa réforme du système monétaire byzantin.
Celui-ci introduit en lieu et place des multiples, avec des dénominations de quarante nummi (follis) et vingt nummi (semifollis). Il y a aussi le dix nummi (decanummium). Leur valeur est représentée par le numéral grec avec : M = 40 ; K = 20 ; I = 10 et E = 5. Au VIIe siècle, la pièce de follis était la seule encore en circulation, quoique son volume fut considérablement réduit. Sans succès, Justinien II a tenté de rappeler son volume à ce qu’il était autrefois sous Justinien I. Avec la mention XRISTUS/BASILEU/BASILE (Christ, Roi des rois), l’empire frappa des follis anonymes qui portaient le buste du Christ dès le Xe siècle.