1935 à Rome. Cesare est un jeune policier qui travaille dans un commissariat de police en bord de mer. La découverte du corps d’une jeune femme remontée dans les filets d’un pêcheur va l’amener à enquêter dans un pays où le fascisme met à mal ses investigations.
Cesare Accardi est un jeune policier de vingt-et-un ans du commissariat d’Ostia. La vie n’est pas des plus faciles depuis que le fascisme s’est imposé, mais le travail du jeune homme est plutôt paisible dans cette petite ville de bord de mer. Le jour où le corps d’une jeune femme est retrouvé sur la plage, déposé là par un pêcheur qui l’a pris dans ses filets, la vie de Cesare bascule. Avec le commissaire Ascanio, leur enquête va les mener tout droit dans les machinations d’une conspiration contre le régime en place. Il faut dire qu’en 1935, dans l’Italie de Benito Mussolini, le Parti national fasciste tente de tout gérer, et ne laisse même pas libre ses enquêteurs.
« Rome est une femme » nous propose donc une enquête policière qui se déroule dans un contexte politique très particulier et tendu. On ressent la pression du régime tout au long de notre lecture. On a cette impression que tous les faits et gestes du personnage sont épiés, et on n’est pas loin de la vérité. Après que le rapport d’autopsie a conclu à un meurtre par arme blanche, Cesare et Ascanio tentent d’en découvrir davantage sur cette jeune femme. Ils sont vite confrontés aux parents mêmes de la défunte qui ne souhaitent pas leur donner la moindre information, car ils sont persuadés que Cesare, en tant que policier, est un partisan du régime totalitaire.
Cesare a bien du mal à mener son enquête. Tout le monde semble lui mettre des bâtons dans les roues, jusqu’à la préfecture qui, cherchant un coupable rapidement, accuse un homme et clôt l’enquête. Bien qu’ils seront dans l’illégalité en poursuivant leur enquête, Cesare et son commissaire décident tout de même de la poursuivre. Mais la jeunesse et l’impulsivité du jeune homme l’amènent à faire une erreur, et il dévoile des choses qu’il n’aurait pas dû. Le voilà contraint à élucider au plus vite ce meurtre s’il ne veut pas être pris pour cible et enfermé pour ne pas avoir suivi les ordres.
L’enquête est très prenante, car elle nous mène dans différents lieux et propose différentes ambiances. Alors que Cesare commence véritablement l’enquête de façon classique en s’intéressant à une boutique de vêtements, ses recherches l’emmènent à assister à une séance de spiritisme très mouvementée. Sans parler des différents quartiers dans lesquels il se rend, ou encore l’usine de papier dans laquelle il va risquer sa vie.
Cette enquête nous fait passer un très bon moment. On ne s’ennuie pas une seconde car les décors sont changeants, les états d’âme du jeune Cesare qui se cherche oscillants, et tout ça nous est présenté comme des tableaux tellement les détails environnementaux et les sentiments de Cesare sont joliment décrits.
« Rome est une femme » est le premier roman publié de l’auteur Michel Chevallier. Vous le trouverez aux éditions L’Harmattan. Avec ce titre, il rend hommage à une ville qu’il aime tout particulièrement.
« Alma était femme, elle était Rome, cette ville à la fois jardin d’Eden, sauvage aiguillon des instincts humains et ville-civilisation longtemps enténébrée par la férocité des hommes, avec son lot d’oppression, de malheurs, de mendiants et d’aumônes. »
Pour en savoir plus : http://michel-chevallier.com/
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