Zone Téléchargement : comprendre la nouvelle adresse, l’illégalité persistante et les risques en 2025
Zone Téléchargement reste aujourd’hui l’une des plateformes pirates les plus consultées en France, malgré des années de poursuites et de blocages successifs.
La requête « zone téléchargement nouvelle adresse » sur les moteurs de recherche traduit l’acharnement des internautes à contourner les décisions de justice qui, mois après mois, font disparaître les URL successives du site. Cet article long format détaille :
- son histoire détaillée ;
- les fondements juridiques qui rendent le service illicite ;
- le dispositif français de lutte et les dernières décisions ;
- les dangers techniques et judiciaires pour l’utilisateur ;
- enfin, pourquoi il faut se tourner vers des offres légales pour protéger la création.
1. Genèse et évolution d’un géant du piratage
Année | Événement clé |
---|---|
2010 | Lancement de Zone Téléchargement (ZT) sous forme d’index de liens de téléchargement direct. |
2012‑2015 | Croissance explosive : ZT s’impose comme le 11ᵉ site le plus visité de France (source : SimilarWeb). |
28 novembre 2016 | Coup de filet de la gendarmerie de Toulouse : six administrateurs interpellés, serveurs saisis, fermeture de l’URL historique zonetelechargement.com. |
2017‑2020 | Réouvertures répétées sous les noms zone‑telechargement.ws, .al, .net. Injunctions de blocage prononcées par le TGI de Paris et la HADOPI. |
7 février 2024 | Nouvelle ordonnance du tribunal judiciaire de Paris sur requête de l’ARCOM : blocage immédiat de 17 domaines dérivés de ZT. |
avril 2025 | Apparition de l’URL zone‑telechargement.digital rapidement mise hors‑ligne par les FAI français |
Depuis 2016, plus de 40 adresses ont été bloquées ou déréférencées, témoignant d’un jeu du chat et de la souris permanent entre l’équipe du site et les autorités.
2. Cadre juridique : pourquoi Zone Téléchargement est‑il illégal ?
- Contrefaçon d’œuvres protégées : la mise à disposition au public sans autorisation constitue un délit réprimé par l’article L335‑2 du Code de la propriété intellectuelle ; peines encourues : 3 ans d’emprisonnement et 300 000 € d’amende.
- Communication au public : la CJUE a jugé (affaire C‑610/15 — Stichting Brein v Ziggo, 14 juin 2017) qu’un site indexant des liens illicites accomplit un « acte de communication au public » engageant sa responsabilité.
- Responsabilité des hébergeurs et FAI : depuis la loi HADOPI n° 2009‑669 du 12 juin 2009 et la directive 2001/29/CE, les FAI peuvent être enjoints de bloquer l’accès à un service illicite (art. L333‑10 CPI).
- Pouvoirs de l’ARCOM : l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique peut saisir le juge en référé pour ordonner le blocage/déréférencement.
- Sanctions pour l’utilisateur : le téléchargement illicite répété est passible d’une contravention de 5ᵉ classe (amende maximum 1500 €) après procédure de la « réponse graduée » (art. L331‑25 CPI).
En bref : toute utilisation de Zone Téléchargement expose à un risque pénal – même pour un “simple” consommateur.
3. Mécanisme de blocage et riposte permanente
- Ordonnances de référé : les ayants droit (via l’ALPA ou la SACEM) saisissent le tribunal judiciaire de Paris, qui ordonne aux FAI le blocage DNS/IP des domaines et la dé‑indexation par les moteurs de recherche.
- Durée des mesures : depuis 2021, les décisions incluent une clause de suivi dynamique ; tout nouveau domaine reprenant l’appellation « Zone Téléchargement » peut être ajouté à l’ordonnance sans repasser devant le juge.
- Réactions du site : migration régulière vers de nouvelles extensions (.dz, .digital, .pe, etc.), hébergement offshore, Cloudflare « bulletproof », promotion de VPN pour contourner les géo‑blocs.
Résultat : à chaque nouvelle adresse, le site est généralement bloqué en France en moins d’un mois.
4. Les dangers pour l’internaute : technique, juridique et financier
- Malwares et ransomwares : les régies publicitaires illégales injectent des scripts ; plusieurs campagnes (GhostCat 2023, SocGholish 2024) ont été observées sur ZT.
- Phishing : clones frauduleux collectant identifiants et coordonnées bancaires.
- Exposition aux poursuites : traces techniques (logs, adresses IP) peuvent être collectées par les ayants droit ; des procès‑verbaux d’HADOPI mentionnent spécifiquement ZT.
- Perte de qualité : absence de garanties sur l’intégrité des fichiers, versions “CAM” ou “TS” de mauvaise facture, contenus corrompus.
Télécharger sur ZT, c’est prendre le risque de voir son ordinateur chiffré, ses données volées et de recevoir une amende salée.
5. Soutenir la création : l’alternative légale
Plutôt que de rechercher sans cesse la « nouvelle adresse », l’internaute peut :
- louer à l’acte (vidéo à la demande) ou acheter en téléchargement définitif ;
- s’abonner à des plates‑formes légales donnant accès à un large catalogue en streaming ou en téléchargement pour un prix raisonnable ;
- fréquenter les salles de cinéma, les médiathèques et les boutiques physiques.
Choisir les circuits licites, c’est rémunérer les artistes, garantir la qualité technique des œuvres et naviguer sans risques.
Références juridiques essentielles
- Code de la propriété intellectuelle – Article L335‑2
- Code de la propriété intellectuelle – Article L333‑10
- Loi n° 2009‑669 du 12 juin 2009 “HADOPI 1”
- CJUE, 14 juin 2017, affaire C‑610/15
- Audience des sites illicites : http://www.alpa.paris/wp-content/uploads/2024/04/Etude-Piratage-Internet-Janvier-2024-DR.pdf
En 2025, Zone Téléchargement demeure hors‑la‑loi ; y accéder, c’est encourir des sanctions et alimenter un système qui fragilise la culture.