jeudi, avril 18, 2024
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Nelly Mitja Propose un TOP 10 des plus belles BD en Noir et Blanc

Autrefois justifiée par des contraintes budgétaires, la bande dessinée en noir et blanc est devenue aujourd’hui pour certains dessinateurs une véritable marque de fabrique. Épurée, elle captive le regard et permet de se concentrer sur l’essentiel.

Le travail du jeu d’ombres et de lumière que le noir et blanc implique, permet également de traduire des atmosphères et d’intensifier les émotions du lecteur comme c’est le cas dans L’ascension du Haut Mal de David B.

Le noir et blanc est aussi l’opportunité de travailler sur une approche plus calligraphique comme Craig Thompson le démontre avec brio dans Habibi. Pour certains auteurs, à l’image de Marjane Satrapi dans Persepolis, le noir et blanc est aussi une manière d’harmoniser le dessin et le narratif qui sont pour eux deux fonctions indissociables.

Aussi, Nelly MITJA nous propose aujourd’hui une sélection des plus belles œuvres de bandes dessinées en noir et blanc à découvrir sans tarder.

 

  1. Le jeu des hirondelles. Mourir, partir, revenir de Zeina Abirached (Cambourakis)
Extrait du Jeu des hirondelles. Mourir, partir, revenir de Zeina Abirached
Extrait du Jeu des hirondelles. Mourir, partir, revenir de Zeina Abirached

Beyrouth dans les années 80. L’action se déroule en soirée dans un immeuble situé au 38 de la rue Youssef Semaani où la petite Zeina, sa famille et ses voisins évoluent dans une capitale coupée en deux. Le jeu des hirondelles. Mourir, partir, revenir est une bande dessinée autobiographique qui retrace l’enfance de Zeina Abirached, marquée par la guerre du Liban mais aussi par la vie en communauté et la bienveillance des adultes sur l’enfant qu’elle est et qui ne semble pas saisir tous les tenants et aboutissants de ce contexte de peur et de violence. La simplicité et le contraste du graphisme permettent de distinguer la pléthore de personnages qui évoluent dans cet immeuble.

 

  1. Kaboul Disco de Nicolas Wild (La Boîte à Bulles)
Extrait de Kaboul Disco de Nicolas Wild
Extrait de Kaboul Disco de Nicolas Wild

Originaire d’Alsace et diplômé de l’Ecole des Art Décoratifs de Strasbourg, Nicolas Wild nous partage dans Kaboul Disco son improbable expérience dans un Afghanistan éreinté par des années de guerre.

Chargé dans un premier temps d’adapter en bande dessinée la constitution afghane, nous suivons son parcours hors du commun qui nous est conté et dessiné avec humour et humanisme et qui témoigne d’une reconstruction difficile et fragile du pays.

 

  1. Mon ami Dahmer de Derf Backderf (Ça et Là)
Extrait de Mon ami Dahmer de Derf Backderf
Extrait de Mon ami Dahmer de Derf Backderf

 Né en 1959 à Richfield, dans l’Ohio, Derf Backderf côtoie sur les bancs du collège un certain Jeffrey Dahmer dont le comportement est assez singulier.

Plus connu sous le nom du « Cannibale de Milwaukee », ce dernier reconnaîtra avoir assassiné 17 jeunes hommes entre 1978 et 1991.

Arrêté en 1991 et condamné à 957 ans de prison, il sera assassiné par un autre détenu à la Columbia Correctional Institution où il était incarcéré.

Dans Mon ami Dahmer, Derf Backderf revient sur son adolescence et nous présente la personnalité de Jeffrey Dahmer, un jeune garçon tourmenté et empreint de pulsions morbides.

 

  1. Les meilleurs ennemis. Une histoire des relations entre les États-Unis et le Moyen-Orient de David B. Récit de Jean-Pierre Filiu (Futuropolis)
Extrait des meilleurs ennemis. Une histoire des relations entre les États-Unis et le Moyen-Orient de David B.
Extrait des meilleurs ennemis. Une histoire des relations entre les États-Unis et le Moyen-Orient de David B.

Quoi de plus ludique que de découvrir et tenter de mieux appréhender les relations complexes entre le Moyen-Orient et les Etats-Unis en bande dessinée ?

C’est le défi qu’ont relevé, avec succès, David B. et Jean-Pierre Filiu, spécialiste de l’Islam, dans Les meilleurs ennemis. Une histoire des relations entre les États-Unis et le Moyen-Orient.

Si cette bande dessinée nous permet de décrypter avec concision les rouages de l’histoire et de la géopolitique de ces deux entités, le graphisme particulièrement animé de David B. nous transporte littéralement dans le temps. La Bande dessinée se décline en 3 tomes et couvre la période 1783 – 2013.

 

  1. Gaza 1956, en marge de l’histoire de Joe Sacco (Futuropolis)
Extrait de Gaza 1956, en marge de l’histoire de Joe Sacco
Extrait de Gaza 1956, en marge de l’histoire de Joe Sacco

Précurseur et figure emblématique de la BD-Journalisme et maître incontesté de la hachure, Joe Sacco, nous embarque ici dans la bande de Gaza pour mener une enquête sans concession sur le massacre perpétré en 1956 par l’armée israélienne sur la population gazaouïte.

 

  1. Pancho Villa. La bataille de Zapatecas de Paco Ignacio Taibo II et Eko (Nada Éditions)
Extrait de Pancho Villa. La bataille de Zapatecas de Paco Ignacio Taibo II et Eko
Extrait de Pancho Villa. La bataille de Zapatecas de Paco Ignacio Taibo II et Eko

 Pancho Villa. La bataille de Zapatecas, revient sur la légende de l’un des plus célèbres héros du Mexique contemporain né en 1879 à La Coyotada et assassiné en 1923 à Parral.

Dans cet ouvrage, Paco Ignacio Taibo II s’attarde tout particulièrement sur l’un des épisodes déterminants de la révolution mexicaine où la figure révolutionnaire et ses troupes de la Division du Nord ont joué un rôle capital. Aussi, c’est la gravure que le dessinateur Eko a choisi pour illustrer avec puissance ce récit.

 

  1. Persepolis de Marjane Satrapi (L’Association)
Extrait de Persepolis de Marjane Satrapi
Extrait de Persepolis de Marjane Satrapi

En 1979, Marjane, 10 ans, est une petite fille insouciante qui grandit entourée de sa famille à Téhéran.

Mais la révolution islamique qui provoque la chute du Shah d’Iran en 1979 et propulse l’ayatollah Khomeini au pouvoir va bouleverser sa vie et celle des siens. Bande dessinée autobiographique, Persepolis nous entraine dans les pérégrinations de la jeune Marjane Satrapi et de son passage à l’âge adulte sur un fond noir et blanc particulièrement tranché.

C’est aussi l’occasion de mieux appréhender la révolution iranienne qui est vécue dans ce roman graphique de l’intérieur. La bande dessinée a fait l’objet d’une adaptation cinématographique éponyme sortie en 2007 et récompensée à plusieurs reprises.

 

  1. L’ascension du Haut Mal de David B. (L’Association)
Extrait de L’ascension du Haut Mal de David B.
Extrait de L’ascension du Haut Mal de David B.

Au Moyen Âge, le Haut Mal désignait l’épilepsie. Aussi, L’Ascension du Haut Mal nous transporte au sein d’une famille dont le fils aîné est atteint de ce trouble.

C’est sous le regard et le crayon de son petit frère, Fafou (David B.), que nous accompagnons cette famille en proie aux crises de Jean-Christophe et aux conseils plus ou moins avisés de médecins, spécialistes et gourous en tout genre. Tout comme pour Les Meilleurs Ennemis, le graphisme de David B. y est saisissant.

Les aplats noirs contribuent particulièrement à renforcer le sentiment de détresse qui émane de cette situation et les traits se font plus acérés et abstraits au fur et à mesure de l’évolution de la maladie.

 

  1. Habibi de Craig Thompson (Casterman)
Extrait d’Habibi de Craig Thompson
Extrait d’Habibi de Craig Thompson

C’est l’histoire de Dodola et Zam, deux enfants réfugiés dans l’épave d’un bateau échoué en plein désert qui tentent de survivre dans un monde où la violence et la déchéance sont omniprésentes.

Cette bande dessinée se distingue par la sophistication de ses graphismes que Craig Thompson nous avait déjà partagée dans son œuvre autobiographique, Blankets.

 

  1. Love in vain de Jean-Michel Dupont et Mezzo (Glénat)
Extrait de Love in vain de Jean-Michel Dupont et Mezzo
Extrait de Love in vain de Jean-Michel Dupont et Mezzo

Love in vain revient sur la vie de Robert Leroy Johnson, né le 08 mai 1911 à Greenwood dans un Mississippi ségrégationniste.

Décédé à l’âge de 27 ans dans des circonstances qui demeurent encore mystérieuses, Johnson, qui se caractérise par son style Delta blues, est considéré par certains comme l’un des bluesmen les plus influents du XXème siècle.

Il inspira notamment des artistes comme Bob Dylan ou encore Eric Clapton. Le graphisme de cette œuvre n’appartient qu’à Mezzo qui, avec subtilité et force, nous plonge dans l’obscurité de l’artiste et de son Mississippi natal.

Pour aller plus loin et retrouver les articles de Nelly Mitja sur l’univers de la BD :

Auteur : Nelly MITJA

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