vendredi, mars 29, 2024
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Les rites funéraires dans les différentes confessions

Les cérémonies d’enterrement prennent des formes très variées selon la religion du défunt. Il n’est pas toujours facile de s’y retrouver lorsqu’on assiste à des obsèques, voici toutes les informations pour participer pleinement aux rites aux côtés des familles endeuillées.

L’enterrement musulman

Un corps qui doit rester intact

La religion musulmane interdit la crémation, car elle considère que c’est une “destruction” du corps. C’est pour cela que l’inhumation est toujours de mise lors des obsèques musulmanes. De même, l’autopsie n’est pas non plus encouragée par l’Islam, le corps du défunt devant rester intact.

La toilette rituelle, une nécessaire purification

Les corps des défunts sont soumis à une toilette rituelle dans un but de purification. Quatre personnes du même sexe que le défunt procèdent à cette toilette qui consiste à laver trois fois le corps, puis à le parfumer. Ensuite, elles placent ses bras le long du corps avec les paumes ouvertes tournées vers le haut ou placées sur la poitrine.

Un délai de 24 heures

L’enterrement a lieu en principe au cours des 24 heures qui suivent le décès, mais en réalité, en France, il est souvent repoussé du fait des longues démarches administratives. En savoir plus sur l’enterrement musulman (rites et cérémonies) sur le média Happy end, dédié au sujet de la mort et du deuil.

Dans tous les cas, le corps est tourné vers la Mecque et enveloppé d’un linceul blanc.

Les funérailles musulmanes

Lors de la cérémonie, la famille et les proches récitent des versets du Coran à côté du corps, afin de supplier Dieu d’accorder la paix au défunt. Après cette cérémonie, le corps est emmené au cimetière dans un cercueil au cours d’une procession très dépouillée. L’enterrement n’a lieu qu’en présence d’hommes, car les femmes sont considérées comme très émotives dans leur chagrin. Or, l’Islam condamne les manifestations excessives de tristesse en public.

L’enterrement musulman

L’imam présent psalmodie une prière funéraire, « le salat-al-janazah », face au défunt. Cette « prière des morts » est presque entièrement silencieuse, si ce n’est quelques mots de glorifications d’Allah prononcés à voix haute. Ensuite, les proches s’avancent près du défunt pour voir son visage découvert. Avant d’être enterré, on tourne le corps vers la Mecque et on le place sur le côté droit pendant la prière du « Shahada ». Ensuite, une fois mis en tombe, les fidèles sont invités à jeter chacun trois poignées de terre, pour le recouvrir intégralement.

L’enterrement juif

La toilette purificatrice

La toilette est une étape importante chez les juifs, qui y voient une façon de purifier le corps. Après avoir été déshabillé, le corps est plongé dans un “mikvé”, c’est-à-dire un bain spécial utilisé pour les toilettes purificatrices. Celles-ci ne s’effectuent pas par n’importe qui : seuls les juifs membres de la “Hevra Kaddicha”, une assemblée pieuse, peuvent l’effectuer.

L’enterrement, jamais le samedi

Dans la tradition juive, un enterrement n’a jamais lieu le samedi, jour du Shabbat. Les sept jours qui suivent la mise en terre du défunt sont un moment de recueillement pour les proches : ni travail, ni cuisine durant ces jours-là, et pas de lit pour se reposer non plus. Tout comme les musulmans, les juifs n’encouragent pas la crémation et n’autorisent que l’inhumation au moment des décès.

Pas de soins de conservation

De même, il n’y a aucun soin de conservation, et d’ailleurs le corps ne doit pas être touché tant que ses proches n’ont pas prié pour son âme avec le verset du Chema Israël, « Ecoute Israël, le Seigneur est notre Dieu, le Seigneur est un ». Après cette prière seulement, le corps du défunt est mis dans sa position définitive et c’est au fils de celui-ci qu’il revient de fermer ses yeux et sa bouche.

Veillée funéraire

Lors de la soirée où l’on veille le mort, on le recouvre d’un drap blanc et on dépose une bougie à côté de lui. Aussi, le rite implique de déchirer un autre vêtement : sept proches expriment à travers cela la déchirure émotionnelle irréparable causée par la disparition du défunt.

L’enterrement, d’une grande sobriété

Les inhumations juives sont très sobres. Le cercueil autant que la tenue du défunt sont dépourvus de superflu. Elles ont lieu dans des cimetières juifs ou dans les “carrés juifs” dédiés dans les cimetières multiconfessionnels. Cependant, il n’est pas rare qu’une famille choisisse de rapatrier le corps en Israël lors du décès, par manque de place dans ces carrés en France. Lors de la descente du cercueil, le rabbin psalmodie l’éloge funèbre et une personne de la famille déclame une prière, celle du “Kaddish”. Ensuite, les proches s’avancent pour jeter trois pelletées de terre.

L’enterrement orthodoxe

3 jours de veillée funéraire à domicile

La mise en bière a toujours lieu avec le pope qui asperge le corps d’eau bénite et supplie Dieu de laver le défunt de ses fautes. Le pope le bénit ensuite et l’embrasse, et après lui chaque membre de la famille vient lui donner un dernier baiser. Trois jours durant, le cercueil du défunt reste ouvert chez lui, pour que son âme puisse quitter son corps. Ensuite a lieu la cérémonie funéraire dans l’église, caractérisée par ses nombreux chants et ses prières. Au cours de la messe, le cercueil est placé de sorte à ce que son visage soit face au Christ.

La crémation interdite

Chez les orthodoxes, le corps doit également rester le plus préservé possible, pour sa résurrection. Aussi, comme chez les juifs et les musulmans, la crémation est rejetée dans la tradition. Néanmoins, on observe qu’aujourd’hui 60% des familles orthodoxes passent par la crémation, pour des raisons liées aux coûts des concessions ou de séparation et d’éloignement. L’autopsie et le don d’organes continuent à être interdits, sauf dans le cas où la loi l’oblige.

Le corps du défunt

Le corps du défunt est placé bras croisés sur la poitrine, mains à plat. Une icône personnelle peut parfois être posée entre ses bras, ainsi qu’un bandeau marqué d’une prière, sur leur front. Le défunt ne reçoit pas de toilette mortuaire, mais on l’habille, en revanche, avec des vêtements neufs.

L’enterrement hindouiste

Des pétales et des grains de riz pendant la cérémonie

Chez les hindouistes, la personne décédée voit son crâne rasé. Si ce trait est commun à toutes les traditions hindouistes, certains rites sont plus caractéristiques de la tradition française. Ainsi, le défunt est placé dans un cercueil très sobre, avant d’être garni de pétales de fleurs et de grains de riz déposés par la famille. Durant les trois jours qui suivent le décès, celle-ci est chargée de veiller le défunt et ne doit donc jamais le laisser seul.

La cérémonie hindouiste

“Puja” est le nom donné à la cérémonie d’obsèques des hindouistes. Elle se déroule au crématorium ou dans une salle louée par la famille. Le Brahmane présent répète des gestes en hommage au défunt. Dans la tradition, c’est le fils aîné qui donne le lancement de la crémation. En revanche, en France, d’un point de vue légal, la famille ne peut assister qu’à la mise en flamme. Lorsque l’on est invité, il est d’usage d’apporter des offrandes comme des fleurs. Elles sont souvent blanches, car le blanc est la couleur du deuil chez les hindouistes.

Des rites qui se poursuivent après la crémation

Dans la culture hindouiste, les rites funéraires ne s’arrêtent pas une fois les cendres dispersées. La mort est considérée comme polluante, c’est pour cela que les proches poursuivent une forme de purification treize jours encore après la crémation. Cela implique pour eux de ne pas manger de viande, ni boire d’alcool, et de s’habiller de façon sobre, sans bijoux ni maquillage.

L’enterrement bouddhiste

La crémation est encouragée par les bouddhistes, qui considèrent que le feu purifie le karma du défunt. Néanmoins, l’inhumation est également autorisée.

Le corps du défunt

Le corps est d’abord laissé intact après sa mort, et personne ne vient le toucher. Les bouddhistes considèrent, en effet, que c’est le moment où la conscience quitte le corps et qu’il ne faut donc pas entraver ce processus qui peut prendre de quelques heures seulement à quelques jours.

La veillée funèbre

La veille de la cérémonie funéraire, la famille organise une veillée pendant laquelle sont lus des textes et récitées des prières afin d’accompagner le défunt dans son passage vers l’au-delà.

La cérémonie funéraire

Le lendemain, la cérémonie d’adieu a lieu à la pagode. Elle est rythmée par les prières, les éloges funèbres et les mantras psalmodiés par les proches du défunt. Les invités apportent généralement des fleurs et des fruits en offrande. Ne vous étonnez pas si toutes les évocations du défunt se font à la troisième personne, c’est l’usage car les bouddhistes pensent que son processus de renaissance a déjà commencé. La cérémonie se déroule en tout cas dans le calme car les manifestations excessives de douleur et de tristesse empêchent le défunt de s’en aller en paix.

Les rites après la crémation

L’urne est placée dans le caveau familial ou le jardin du souvenir du crématorium. Ensuite, la famille se retrouve au temple pour une méditation. Après la cérémonie, le moment dédié au souvenir pour les défunts, est celui de sa date d’anniversaire de décès. A cette occasion, la famille se réunite et organise des rituels d’hommage spécifiques.

L’enterrement catholique

L’enterrement catholique reste la cérémonie funéraire la plus courante aujourd’hui. Il s’agit le plus souvent d’une inhumation, même si la crémation n’est pas formellement interdite par l’Eglise.

La veillée funéraire

Il n’est plus aussi commun d’organiser une veillée funéraire qu’auparavant, mais elle peut toujours être organisée au domicile du défunt, en présence du prêtre. Celui-ci bénit le corps avant la veillée, au funérarium, et pendant que les pompes funèbres se chargent de la mise en bière.

Le déroulement d’une messe d’enterrement

L’enterrement catholique se déroule d’abord à l’église, et ensuite au cimetière. Il ne peut pas avoir lieu le dimanche, parce que les cimetières sont fermés ce jour-là. Pour la célébration à l’église, il s’agit soit d’une messe, soit d’une bénédiction.

  • La bénédiction : le cas le plus fréquent. Elle ne requiert pas la présence d’un prêtre et dure entre 30 et 45 minutes.
  • La messe : la cérémonie comporte une eucharistie qui est célébrée par un prêtre. Ce choix est souvent fait par les familles pratiquantes.

Dans les deux cas, la célébration comporte des temps de prière, des chants et des lectures des textes bibliques. Le premier rite qui marque le début de la célébration est celui de la lumière : les proches du disparu, souvent des enfants, allument deux cierges qui sont placés à côté du cercueil. Au cours de la cérémonie, l’assemblée s’assoit et se lève selon le moment. A la fin, chacun peut s’avancer pour bénir le défunt.

La mise en terre

Cette étape permet à la famille de se réunir pour dire un dernier mot et rendre un dernier hommage à leur proche défunt. Les catholiques choisissent un texte, une prière ou des musiques qu’ils veulent réciter ou écouter pour ce dernier adieu. Généralement, chacun s’avance vers le cercueil pour y déposer des fleurs ou y jeter de la terre.

L’enterrement protestant

La tradition protestante n’interdit pas la crémation, c’est d’ailleurs le type de cérémonie le plus répandu chez les protestants. Le don d’organe est également autorisé, puisque le protestantisme ne considère pas le corps mort comme sacré. Concernant la toilette mortuaire rituelle, elle est possible, mais pas obligatoire. Enfin, il n’existe pas vraiment de position rituelle pour le défunt, mais on peut néanmoins croiser ses doigts.

La cérémonie funéraire

L’enterrement protestant se déroule au temple. Le pasteur prépare la célébration avec la famille du disparu. C’est une cérémonie très simple, à l’image du dépouillement du protestantisme.

Le déroulement de l’enterrement protestant

La cérémonie d’hommage aux défunts chez les protestants se déroule de cette manière :

  • Accueil de la famille et des proches
  • Hommage des proches qui évoquent des souvenirs
  • Temps de prière pour soutenir la famille endeuillée
  • Lecture d’un texte religieux et message du pasteur en lien avec la personnalité du défunt
  • Chant sacré (selon le souhait de la famille)
  • Bénédiction des vivants
Nathalie Chambon
Nathalie Chambon
Fan de décoration et de design, j'en fais désormais mon métier, notamment grâce à ce journal où je viens parler de déco, de mode et des dernières tendances en terme d'architecture.

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