La loi sécurité globale avait été adoptée le 24 novembre dernier en première lecture à l’Assemblée nationale. Depuis lors, la loi a nourri les débats et suscité de violentes manifestations en France. L’article 24 de la loi avait été principalement au cœur de toutes les attentions. Dans ces dispositions, cet article prévoit une peine d’un an de prison et 45 000 euros d’amende, pour réprimander la diffusion de « l’image du visage ou tout autre élément d’identification » de membres des forces de l’ordre en intervention, dans la mesure où elle porterait « atteinte » à leur « intégrité physique ou psychique. » Tous les week-ends presque les manifestants descendent dans les rues pour manifester contre la loi.
La commission Castex
Ce 26 décembre des gilets jaunes s’étaient encore mobilisé contre la loi qu’ils ont qualifiée de loi « lois liberticides. » Si le Premier ministre Jean Castex avait annoncé la mise en place d’une « commission indépendante » pour tenter de sortir de crise, les protestataires eux préconisent plutôt des grands débats ou des conventions citoyennes. L’objectif de la commission de Castex n’est pas de réécrire l’article 24 de la loi, mais plutôt de formuler des propositions. Selon les Gilets jaunes, cette loi liberticide élargie les pouvoirs de l’Etat en matière de sécurité et pose de réels problèmes du respect des libertés. Selon eux, la loi porte une véritable atteinte au bon fonctionnement d’une société, qui se veut surtout démocratique.
« Ne devrions-nous pas prendre conscience de ce qui se joue, et donc, par conséquent, mobiliser à la hauteur de la gravité des enjeux ? » s’est interrogée Sabine Raynaud, Gilet Jaune (RPPA). « Que personne ne compte sur aucun relâchement de notre part : nous nous sommes levés le 17 novembre 2018, avec nos revendications sociales et démocratiques. Les injustices et la répression sont toujours là, nous aussi, et personne ne nous fera taire, » a ajouté Sabine Raynaud lors de sa prise de parole ce samedi 26 décembre 2020.
Le gouvernement n’est plus digne de foi
Pour cette dernière, ils sont des milliers à ne plus croire un seul mot du gouvernement qui n’a fait que « nous appauvrir, nous mentir, nous terroriser, dilapider nos richesses, saboter nos services publics ». Pour elle, tous les Français doivent se mobiliser pour le retrait de cette loi liberticide. Dans les prochaines semaines, des manifestations sont encore prévues. Une mobilisation sur l’initiative du « Collectif Danger Loi Sécurité Globale Montpellier » est programmée pour le 16 janvier prochain à Montpellier.
De même, la coordination nationale #StopLoiSécuritéGlobale a donné rendez-vous à ses militants pour le dimanche 3 janvier 2021, à Paris à l’occasion de la Marche blanche en mémoire de Cédric Chouviat. La coordination souhaite être aux côtés de la famille de Cédric Chouviat, un père de famille de quatre enfants décédé dans les mains de la police, il y a un an.
L’ONU appelle au retrait de l’article 24
Le mercredi 9 décembre 2020, la Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme, Michelle Bachelet, avait invité au retrait de l’article 24 de la loi sur la sécurité globale. « La loi mérite d’être débattue par le peuple français », avait déclaré Michelle Bachelet lors d’une conférence de presse à Genève. « Mais c’est l’article 24 qui nous préoccupe particulièrement. Et c’est pourquoi nous disons qu’il devrait être révisé et, j’imagine même, retiré, » avait-elle ajouté.
Trois rapporteurs du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU avaient en début de novembre publié une lettre. Ils ont estimé dans la lettre que l’article 24 et plusieurs d’autres dispositions de la loi Sécurité globale sont en contradiction avec la Déclaration universelle des droits de l’Homme.